Mon deuxième trimestre de grossesse

Après un premier trimestre qui m'a bien chamboulé, le deuxième trimestre s'est installé, riche en rebondissements et en changements, c'est aussi le moment ou les choses semblent devenir plus concrètes. 



La fatigue s'installe  13SA à 17SA*

Lors de mon dernier article nous nous étions quittés en parlant de nausées, nous nous retrouvons aujourd'hui en parlant de nausées. Cette période m'a paru interminable. Généralement les nausées cessent lorsque le deuxième trimestre commence. J'ai donc compté les jours, puis commencé à déprimer en voyant que ça ne passait toujours pas. 
J'ai ressenti pas mal de hauts et de bas dans mon moral, pas forcement liés aux hormones mais surtout à cet état nauséeux permanent, imaginez deux mois de gastro, qui ne serait pas déprimé franchement ? C'est à ce moment qu'on commence à haïr l’entièreté du corps médical qui nous répète que la grossesse n'est pas une pathologie et que la vie continue, le système qui fait que l'on doit continuer à aller travailler quand on vomit tous les jours.
Forcement je n'ai pas pris de poids pendant le premier trimestre, j'en ai même légèrement perdu, si vous êtes dans ce cas ne vous inquiétez pas, votre bébé se sert dans le peu que vous mangez, simplement hydratez vous au maximum et parlez en à votre obstétricien.
Tous ces événements ont fait que j'ai commencé à être très fatiguée, mon poste de travail n'étant pas forcement adapté à mon état, l'organisation des tâches a commencé à être compliquée et source de stress pour moi.
Se lever devenait une véritable torture, je me traînais toute la journée et au moment de rentrer à la maison il m'arrivait de devoir m'asseoir en cours de route tant la tête me tournait. Une fois chez moi je ne pouvais plus bouger, je m'allongeais et monsieur prenait le relais pour TOUT. Même prendre une douche devenait trop difficile. Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemblait cette fatigue, c'est un peu comme si vous sortiez d'une grosse grippe dans les meilleurs jours, dans les plus mauvais pour moi c'était semblable à la sensation qu'on a quand on vient de faire un malaise, pourtant ma tension restait correcte.

L'echographie et le repos, enfin !  22SA

Le deuxième trimestre est aussi le moment de la deuxième échographie, tout comme lors de la première j'étais stressée d'apprendre une mauvaise nouvelle, contrairement à la plupart des mamans qui attendent ce moment avec impatience pour voir le bébé et connaitre son sexe, j'attendais simplement pour qu'on me rassure.
La première échographie avait déjà été un peu compliquée, personne ne m'avait dit qu'il fallait boire de l'eau, bizarrement ce n'est pas le genre de chose qu'on devine. J'avais donc bu beaucoup d'eau pour cette fois mais ça n'a pas suffit à faciliter les choses.
Le bébé n'avait pas envie ce jour là, il sautait d'une paroi à l'autre comme sur un trampoline, lorsqu'il a été fatigué il nous a fait coucou, voir ses minuscules doigts parfaitement formés était assez incroyable. Puis il nous a tourné le dos de manière à ce que le médecin soit incapable de prendre les mesures nécessaires. Petite pause en salle d'attente, le médecin voit son rendez-vous suivant, moi je bois de l'eau dans un gobelet en plastique en attendant.
On y retourne vingt minutes plus tard. Le bébé se promène de nouveau, le médecin ajoute la mention "très actif" sur le compte rendu. Il est très embêté car ces mesures sont indispensables pour le diagnostic de la trisomie 21 et doivent être prises à ce moment précis de ma grossesse. Il lutte, m'appuie sur le ventre avec l'appareil pour essayer de le faire bouger mais rien n'y fait, il s'excuse un millier de fois en m'expliquant qu'il va devoir utiliser une sonde. Moment assez désagréable car il vous introduit une sonde la ou je pense et est obligé d'appuyer, mais c''est tellement important qu'on serre les dents. Il arrive ENFIN à prendre ses mesures, j’éponge les litres de sueur et de gel d’échographie que j'ai sur moi lorsqu'il nous demande si nous souhaitons savoir le sexe. Tellement stressée par tout ça j'avais oublié ce détail. A cette annonce je peux vous dire que mon petit monde a basculé, mon "Dino" devenait une personne d'un coup, c'est à ce moment la qu'on réalise que notre vie va changer, j'ai trouvé ça incroyable, vraiment. 
J'ai tenu le coup au travail jusqu'au milieu de mon cinquième mois, Monsieur Nuage qui s'inquiétait vraiment de me voir chaque jour plus fatiguée m'a dit qu'il était temps d'en parler au médecin qui m'a arrêté. 


Malade enceinte, la cata  25SA

Ne plus avoir à travailler, se lever, prendre les transports en commun m'a fait un bien fou. J'ai enfin pu commencer à profiter de ma grossesse au bout de cinq mois, à recommencer à prendre soin de moi, cuisiner pour retrouver une alimentation plus équilibrée et faire notre liste de naissance. 
Cependant j'ai accumulé tellement de fatigue au cours des mois précédents que j'ai eu du mal à m'en remettre, les longues nuits et le repos n'ont pas suffit à me remettre sur pieds de suite, et je suis tombée malade. Le problème quand on est enceinte c'est qu'on ne peut pas se soigner, mis à part du doliprane et des spray à l'eau de mer, le choix est limité. J'ai décidé de prendre mon mal en patience, de continuer à me reposer et de boire des tisanes au miel. 
Le nez bouché s'est transformé en vilaine toux et à force j'ai commencé à avoir mal au ventre, le médecin m'a envoyé aux urgences et après quatre heures d'attente on m'a rapidement examiné, échographie, et toucher du col puis on m'a renvoyé chez moi en me disant que tout allait bien pour le bébé et que pour moi on ne pouvait rien faire.
Mais quelques jours plus tard j'ai commencé à cracher du sang et à moins sentir mon bébé bouger. Plutôt que de retourner aux urgences de l’hôpital de ma ville je suis allée directement aux urgences de la clinique dans laquelle j'ai choisi d'accoucher. Après "seulement" une heure et demi d'attente, une sage femme m'a pris en charge, rassuré, pris le temps de me faire un monitoring et une ordonnance pour un sirop antitussif. 
Avec la fatigue de la grossesse, les défenses immunitaires affaiblies et l'impossibilité de prendre un vrai traitement, tout ça a duré plus d'un mois, mais le plus important pour moi c'était qu'on m'assure que le bébé va bien.


Dans cet article je ne vous ai pas parlé de ma pratique sportive, de mon alimentation bouleversée et de mon rapport au corps avec la prise de poids, j'avais déjà tellement de choses à vous raconter que j'ai préféré garder ça pour un prochain article. N'hésitez pas à partager vos expériences en commentaires, à très vite !

*Lors de la grossesse le corps médical compte en semaine aménorrhée, c'est à dire à partir du premier jour des dernières règles de la future maman, + d'infos ici !

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